Jason IOTTI
La notion de "méridien d'acupuncture"
Dernière mise à jour : 13 mars

Le terme "méridien" est souvent incompris en occident, souvent teinté d'ésotérisme et de mysticisme. Or il n'en ai rien. Le terme est composé de deux idéogrammes :

Le premier idéogramme : 經 jīng

Le second idéogramme : 络 luò
Le premier idéogramme véhicule la notion de verticalité, mais il peut-être aussi traduit par "longitude", "fil de chaîne" (d'où le terme "méridien" traduit à une certaine époque véhiculant cette notion de schéma vertical).
Le second se traduit par "schéma radial", "filet", "réseau", "envelopper".
Selon la pensée classique, les êtres vivants sont des expressions fractales du modèle d'organisation du souffle universelle yin yang. Les schémas yang s'organise dans la nature de manière longitudinale alors que les schémas yin de manière radiale.
Dans la théorie des jīng luò, le caractère 經 jīng est employé pour décrire des divisions longitudinales présentes dans les plans des fascias qui traversent le corps verticalement (par les grandes articulations). Ces voies composées de tissu conjonctif sont appelées "canaux d’acupuncture". Les schémas yin appelés 络 luò s'articulent autour de ces grands axes 經 jīng et forment des plans du tissu conjonctif du centre vers la superficie des extrémités, qui ne traversent pas les articulations principales du corps.
Ces modèles d'organisations des plans tissulaires verticaux et radiaux se retrouvent également dans la circulation. Lorsque l'on souhaite parler de cela, au terme jīng luò est ajouté celui de 脉 mài qui se traduit simplement par "vaisseaux (sanguins)".
Nous retrouvons ainsi un réseau de circulation du sang longitudinal (grands vaisseaux traversant les grandes articulations) autour duquel s'articule un ensemble de vaisseaux qui s'organisent horizontalement du centre vers la superficie des extrémités.

« C’est à travers les douze jing mai (canaux et vaisseaux) que naissent les êtres humains et [qu’ils sont capables de vivre leur] vie. C’est par eux que des maladies surviennent, que les maladies sont guéries et que les maladies s’aggravent. En commençant l’étude des jing luo, le médecin de niveau inférieur croit que cette connaissance est quelque chose de facile à acquérir. Le médecin supérieur [seul] comprend la véritable difficulté de [cette étude]. » LingShu, chapitre 11
Ces structures sont reconnaissables dans la nature dans ce que l'on nomme jīng shuǐ (les fleuves) et leur réseaux collatéraux (cf. image ci-dessus) qui transporte l'eau 水 shuǐ.
Nous retrouvons ces structures dans les végétaux (circulation de la sève), les insectes et chez les mammifères. Chez l'être humain elles sont alors nommées jīng mài, traduit par "vaisseaux longitudinaux" (artère carotide, radiale, fémorale, ...). Ces structures ont le rôle fondamental de véhiculer les flux liquidiens et ce qu'ils apportent en terme de vitalité (nutrition, chaleur, ...). Les fleuves véhiculent l'eau, base fondamentale de la vie, les vaisseaux sanguins véhiculent 血 xuè (le sang) et 气 qì.